A ton invitation, Seigneur nous sommes venus jusqu’ici… Comme Abraham nous avons entendu ton appel à quitter notre ordinaire pour aller et venir vers Toi dans la confiance. Avec Abraham nous acceptons d’aller un brin dans l’inconnu, comme chaque jour qui nous réserve sa part de surprise, sa part de découverte, sa part d’amour qui grandit plus qu’il ne s’affadit, espérons-le. Avec Abraham, avec Pierre Jacques et Jean, nous gravissons la montagne pour t’offrir le meilleur de nous-mêmes, ce que nous avons de plus cher, la vie, la nôtre et celle de nos proches, comme celle des autres, tous les autres, c’est là tout le sens de la communion des saints que nous proclamons. Comme Abraham, Pierre, Jacques et Jean, nous acceptons de faire ces pas avec toi, parce que nous reconnaissons que tu nous aimes, que tu nous appelles à nous aimer les uns les autres… Nous voulons reconnaître ceux que tu as mis et ceux que tu mets sur nos pas pour cheminer avec nous afin que nous puissions dire tout (tout ce qui est Bon et Beau, ce qui est à ton image et ressemblance) vient de Toi O Dieu très bon. Et voici que sans le savoir, nous découvrons combien tu veux nous combler de tes bénédictions, Toi Seigneur qui veux le bonheur de tous ! Sans le savoir tu nous invites à transmettre tes bénédictions, même si à travers nos faiblesses, nous avançons travaillons difficilement à plus d’amour, plus de justice et plus de paix. Sur la montagne, ce lieu de la rencontre avec Toi, ce lieu de ta présence, comme cette église qui nous rassemble, tu te montres dans la pleine lumière qui rayonne et irradie chacun, c’est déjà le commencement d’un monde nouveau. Pierre, Jacques et Jean sont si bien en ta présence qu’ils voudraient demeurer longtemps dans cette situation. Et Toi Jésus tu nous montres et nous conduit vers ton à venir qui est notre à venir : ta mort et ta résurrection qui nous ouvrent à la Vie. Aujourd’hui, Jésus se montre transfiguré dans sa gloire, demain et chaque jour, il se montre aussi défiguré dans sa passion, flagellé, couronné d’épines, cloué sur la croix… Mais la voix du Père se fait entendre pour nous apprendre à voir les choses autrement. Il ne s’agit pas de s’installer, de se laisser enfermer dans sa maison où tout est presque parfait puisque cela nous ressemble et nous va si bien… Il s’agit de construire ces tentes, ces lieux de rencontre avec le Seigneur, dans le monde, dans le cœur parfois endurci des hommes, dans notre vie de tous les jours. Et maintenant je pourrais avec vous m’interroger sur les autres disciples, où sont-ils ? Pourquoi le Seigneur ne les a-t-il pas invités, eux aussi ? Et s’ils en étaient jaloux ? L’amour de Dieu pour chacun est un cadeau, Dieu aime selon la capacité d’accueil et de don de chacun d’entre nous. L’amour d’un père, d’une mère, d’un frère, d’une sœur est un cadeau pour chacun et pour tous. A chacun, Dieu donne des qualités, il les donne pour le bien de la communauté, le bien des autres. Nos talents sont pour tout le monde, ils ne sont pas pour nous, et nous pouvons comprendre que les talents des autres ne leur appartiennent pas davantage. Nous pouvons, nous devons en quelque sorte aimer le bien partout où il se trouve, même si ce n’est pas dans notre maison. Aimer une belle voix, même si ce n’est pas la sienne. Aimer quelqu’un de plus doué que soi parce que ce don ne lui appartient pas, mais je suis appelé à l’apprécier. Appréciant ces dons, ils m’appartiennent déjà, comme si c’était ma voix, mon intelligence, puisque je sais en profiter et remercier Dieu pour ces dons. N’est-ce pas là un autre regard auquel nous sommes appelés… ? Remercions le Seigneur, parce qu’il nous a permis et nous permet aujourd’hui de le rencontrer un peu plus, de l’aimer davantage et de se sentir aimé par lui pour aimer encore plus nos proches et les autres. Et si, sur nos chemins, nous rencontrons, et nous rencontrerons la difficulté, la maladie, l’épreuve, la croix, le Seigneur est toujours là, l’amour des autres est toujours là, et nous avançons et trouverons la joie de Pâques.
|