2ème Dimanche Pâques
Et si nous changions de regard… Jésus se manifeste le premier jour de la semaine, ce jour où nous nous réunissons, ce jour où nous pouvons être ensemble un moment. Nous pensons venir à Jésus chaque dimanche et c’est pourtant Lui qui vient à nous. Le Seigneur nous fait ce cadeau de venir au milieu de nous, il fait le don de sa paix, de sa miséricorde et de sa force. Les premiers disciples ont pris l’habitude de se réunir chez l’un, chez l’autre, ils s’accueillent et il y a parfois des absents, des gens qui ont peur, ils verrouillent leur porte…Ils se cachent car ils ont peur d’être recherchés et condamnés comme leur Maître. Cette peur, nous la connaissons nous aussi. Marcher à la suite de Jésus n’est pas sans risque. Dans certains pays, c’est dangereux d’avoir une Bible ou un insigne chrétien. Quand nous voulons affirmer notre foi, nous pouvons nous heurter aux moqueries ou à l’indifférence. C’est toujours la même peur qui nous hante.
Jésus se glisse parmi eux : tu es là, Jésus au cœur de nos vies et c’est Toi qui nous fais vivre.
Le premier des dons du Seigneur c’est sa paix qu’il nous souhaite, la paix qu’il nous confie comme un héritage au soir du jeudi saint : « c’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne… » Après tout ce qu’ils ont vécu, Jésus veut les apaiser. Cette paix, c’est la joie retrouvée, c’est le pardon, la réconciliation. Au moment de les envoyer en mission, il veut les libérer de cette angoisse qui les obsède. Le même Christ nous rejoint aujourd’hui pour nous donner sa paix, pour nous dire qu’il nous fait miséricorde. Même si nous sommes tombés très bas, il ne cherche qu’à nous relever. Là où le péché a abondé, son amour miséricordieux a surabondé.
Le deuxième don émanant de sa présence est la joie, elle vient après la peur, après la souffrance, après le doute. Ce n’est pas la joie facile quand tout va bien, c’est la joie d’après l’épreuve, celle de la résurrection. Cette joie rien ne pourra l’arrêter, personne ne pourra nous l’enlever. La présence du Christ nous rassemble malgré nos divergences, malgré nos différences. La communauté chrétienne est ouverte aux gens de toutes bords, de toutes langues. C’est le contraire de la tour de Babel. Saint Paul dira : « Parmi vous, il n’y a ni Grecs ni Juifs, ni hommes ni femmes, ni esclaves ni hommes libres ».
Le troisième don qui nous est fait c’est celui de l’Esprit Saint, le souffle de vie. Ce don de l’Esprit, rappelle le texte de la création d’Adam et Ève quand l’Esprit de Dieu leur insuffla la vie. Il s’agit ici et maintenant d’une « création nouvelle » ... Nous sommes, renouvelés, recréés… « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis. » Ces paroles sont adressées à l’ensemble des disciples du Christ. C’est un appel à nous libérer mutuellement en nous pardonnant les uns les autres : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Nous sommes désormais les messagers de sa « miséricorde divine »! « Tous ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leurs seront remis. » Nous sommes investis de la même mission que celle de Jésus : « L’Esprit de Dieu repose sur moi, l’Esprit de Dieu m’a consacré, il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer une année de bienfaits de la part de Dieu, libérer les captifs. » Nous sommes porteurs de cet Esprit libérateur qui donne la vie.
A l’heure où un très grand nombre de baptisés ne fréquentent plus les églises, nos rassemblements dominicaux sont importants et nous permettent d’entretenir et fortifier notre foi de croyants ! On ne peut pas vivre sa foi seul : la foi a besoin de se nourrir de la parole de Dieu et de s’alimenter de la foi des autres. Alors qu’ils étaient réunis pour célébrer l’eucharistie, « Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. »
En ce dimanche, nous demandons au Seigneur de nous rendre plus disponibles à la force de la foi. Qu’il nous garde plus généreux dans la pratique de la charité fraternelle. “Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour”.