Aujourd’hui il y a deux supplications qui nous interpellent. « Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de moi ! » et « que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Suis-je capable aujourd’hui de reconnaître mes manques pour dire Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de moi et d’ajouter plus facilement, en élargissant notre prière : aie pitié de nous… ?

Entendons-nous Jésus nous dire : que veux-tu que je fasse pour toi ? Et que répondrions-nous qui soit audible et bon à demander ?

Pourtant nous sommes ce Bartimée de l’évangile. Nous sommes aussi de ses disciples qui marchent au côté du Christ, peut-être de cette foule qui renvoie l’aveugle à sa misère, qui cherchent à le faire taire, comme il nous arrive de fermer nos oreilles au cri du monde des petits…

Jésus a déjà annoncé sa passion, sa mort et sa résurrection que les apôtres ne veulent pas entendre, ils demeurent aveugles et sourds à l’enseignement du Christ. Nous aussi nous restons aveugles à la misère de l’autre, sourd aux appels des autres, parfois même à notre propre misère, s’interrogeant sur le sens de notre vie quotidienne, nos valeurs, ce que nous valons aux yeux des autres, ou encore face à la maladie incurable comme face à la souffrance…

Bartimée porte sa souffrance, sa misère symbolisée par son manteau…Cet évangile est une catéchèse du baptême. Bartimée est l’image de la pauvreté, de sa propre misère, de la dépendance des autres… La route est normalement faite pour marcher et avancer, alors que Bartimée reste au bord du chemin, cloué au sol par son handicap. Il est des jours où nous n’arrivons plus à prier ni même crier vers le Seigneur.

Et comme lui nous ne pouvons plus que dire : Jésus Fils de Dieu, aie pitié de moi.

La foi lui donne et nous donne des yeux nouveaux pour voir le monde à travers le regard de Dieu. Le manteau de nos faiblesses est laissé de côté et Jésus nous invite alors à porter cette lumière reçue. La vie repose alors sur la foi et rebondit sur notre vie selon notre fonction, notre place de baptisé et d’engagement. Sans la confiance dans le Seigneur et dans les autres nos relations s’effondrent. Cette confiance permet à Bartimée d’insister dans son cri vers le Seigneur.

Bartimée met sa foi dans le Seigneur et n’a pas peur de lui dire : Seigneur, fais que je voie ! Que le poids de ma misère soit allégé, laissé au bord du chemin !

Que cette foi dans le Seigneur ne diminue pas même si, le poids de la souffrance, même si quelques uns voudraient m’en dissuader, d’autres m’y encouragent. La confiance est ce combat de tous les jours et elle nous permet de dire : quelles merveilles fait le Seigneur ! Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie !

Puissions-nous être aussi de ceux qui finissent par dire ‘confiance Jésus t’appelle’, puissions-nous être de ceux qui entendent les appels à l’aide, à l’écoute, des uns et des autres pour les faire connaître au Christ et le supplier de nous combler tous de son amour, de sa tendresse et de sa pitié.

Puissions-entendre aussi la question de Jésus : que veux-tu que je fasse pour toi ? pour y répondre dans un élan d’un d’amour plus grand. Heureux celui qui croit et demande à Jésus de le guérir de ses faiblesses.

Conscients que la route avec Jésus nous conduit vers Jérusalem, vers sa mort, Jésus nous ouvre le chemin, et cette route est celle de la naissance. Par sa mort et sa résurrection Jésus ne guérit pas, ne restaure pas comme un vieux tableau, il ne met sous perfusion pour survivre, il sauve, il crée, il ouvre à la vie. Quelle merveille le Seigneur ne fit il pas pour tous !