Cela fait déjà quelques temps que je suis à la paroisse Saint-Martin-des-vignes d’Eymet venu tout droit du CAMEROUN. Grande est ma joie de pouvoir travailler avec ceux que je n’ai pas choisi mais dont Dieu m’a fait le pasteur. L’année pastorale de notre diocèse s’est ouverte par le traditionnel pèlerinage de Capelou qui cette année encore a tenu ses promesses malgré nos multiples occupations la présence de bon nombre d’entre nous en a témoigné, venus rendre grâce à Dieu pour l’année écoulée et lui confier la nouvelle. Grace aussi nous a été fait par Dieu de nous rassembler autour de notre Père Evêque à Périgueux pour la mise en route de la nouvelle année pastorale placé sous le thème : « ALLEZ FAITES DES DISCIPLES » tiré de l’Evangile selon St Mathieu 28,19-20.
Ce grand rassemblement diocésain, il faut le dire est la boussole qui doit guider avec enthousiasme notre marche durant cette année pastorale 2024-2025. A cet effet notre Evêque nous recommande de faire l’expérience de la conversion personnelle et pastorale pour une église plus féconde et accueillante de tous sans aucune distinction.
Comme chaque année aussi, la fête de la Toussaint est accompagnée des sentiments nostalgiques de l’automne : les feuilles qui tombent, le vent qui s’engouffre dans le manteau qu’on vient juste de ressortir, les jours qui raccourcissent, le gris du ciel traversé par des averses.
La liturgie de ce temps, en nous faisant remémorer tous nos défunts, n’a pas pour intention d’ajouter du tragique à ces pensées déjà sombres. Se souvenir de tous ceux qui nous ont quittés, évoquer la mort, c’est aussi s’interroger sur nos raisons de vivre, sur le sens de notre vie, à nous, aujourd’hui ? Et, au milieu de tous ces souvenirs, celui de ces hommes et de ces femmes qui ont réussi leur vie puisqu’on les appelle “heureux“, ou “bienheureux“ : les saints. Qu’ont-ils de plus que les autres ? Peuvent-ils, en ces temps difficiles, nous révéler leur secret du bonheur ?
L’évangile des Béatitudes, que nous entendons en cette fête de la Toussaint, parle de ces gens “heureux“ en mettant curieusement en avant “ceux qui pleurent“, ceux qui sont “artisans de paix“, ceux qui “œuvrent pour la justice“, “les persécutés“, etc.… Le bonheur proposé dans les Béatitudes est d’un tout autre ordre. Il émane d’un accord profond avec soi-même, une harmonie qui vient du fait qu’on se sent “ajusté“ à ses convictions les plus fortes, en cohérence avec ce qu’on désire le plus profondément. Et pour le chrétien ce bonheur est en cohérence avec ce à quoi on se sent appelé par Dieu qui veut notre bonheur.
Quand on regarde chacune des Béatitudes, on s’aperçoit qu’elles expriment toutes une attitude en cohérence avec les choix que Jésus, le Saint par excellence, a fait tout au long de sa vie ici-bas. En ce sens on peut dire que Jésus était parfaitement heureux, car parfaitement en accord avec sa mission, en accord avec son Père des cieux. Et sa dernière parole “Tout est accompli“ exprime le sentiment d’un accord profond de sa vie, une véritable paix intérieure, même au cœur de la souffrance.
Célébrons donc la Toussaint comme un rayon de soleil qui traverse ce ciel gris de novembre en osant être heureux à la manière du Christ. Demandons-lui de nous apprendre sa joie.
Abbé Éric WOING PAGOU
Viens, me voici !
Dans un cœur à cœur, je lève les mains vers le ciel,
Vers Celui qui EST, qui a fait la Terre et le Ciel.
J’entends en moi, pour moi, pour tous les autres, mes frères :
« Tu nous a faits pour Toi Seigneur, sœurs et frères,
et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi. »
Je lève les mains, les yeux, je tourne ma vie vers Toi par qui tout a été fait, sans Toi il n’est rien, et sans Toi je ne suis rien.
Au soleil couchant je tourne le dos, j’attends l’aurore comme un bien.
Entre le haut et le bas, entre ce qui meurt et ce qui naît, le soir et le matin,
me voici avec mon corps, plus ou moins fatigué, en attente du matin.
Je voudrais être cet être en prière, tel un arbre entre terre et ciel,
telle la croix, plantée en terre, dans nos vies, et s’élevant vers le ciel.
De toujours à chaque jour, tu viens, tu es là, compagnon de route,
jour après jour tu veux éveiller mon désir et me dire : va sur la route,
tourné vers le matin, vers Celui qui vient, Jésus, vers le Nouveau,
entre ce qui meurt : le péché, et ce qui naît : le bien, voici le jour nouveau.
J’envisage, si souvent, mes jours comme allant du matin au soir,
ma vie comme sillonnant de la naissance à la mort, comme un soir.
Mais Toi Seigneur, chaque instant, tu fais toute chose nouvelle,
Tu m’invites à porter en avant, et vivre cette Bonne Nouvelle.
Toi, tu me dis : vois, la croix, demain sera couverte de gloire,
gloire du ressuscité, et je veux, demain, te faire partager ma gloire.
Voici ce temps du courage, de l’essentiel, du désir
pour Te rencontrer, Te servir et chez l’autre éveiller le désir.
Entre soir et matin, entre obscurité et étincelle, il y a la nuit,
mes pauvretés et mes obscurités, mes faiblesses font ma nuit,
entre matin et soir, soir et matin, voici le chemin du service, de l’amour
qui sourit, tend une main, ouvre son cœur et nous unit à l’Amour.
Je lève les mains vers le ciel et je marche vers Dieu la Vie,
Il est là et déjà plus loin, Il me précède sur le chemin de Vie,
Je Lui dis : Viens, et me voici accueil et réponse à sa Présence,
me voici désir et attente ayant déjà trouvé en nous sa Présence.
Le voici, descendu des hauteurs, Il est déjà au-dedans de nous,
je le prends dans mes mains, le reçois et le porte au milieu de nous.
Debout, j’ai levé les yeux vers Toi, je t’ai supplié, Seigneur,
me voici, assis, comme Marie, pour T’accueillir Seigneur,
tes promesses et tes dons, ta vie, ta joie, ta paix,
tout ce qui peut naître en nous pour porter à tous sa paix.
Debout, je te prie, assis je t’accueille, me voici à genoux, prosterné, adorant
Dieu toujours au-delà de toute chose, et déjà dans nos vies, me voici priant
Dieu qui se donne, jour après jour, Dieu Eucharistie,
Je te rends grâce et ensemble, faisons Eucharistie.
Viens, viens et reste parmi nous Seigneur !
Nous voici, devant Toi, pour Toi Seigneur !
Avent